Retour sur une rencontre entrepreneuriale sans détour
Mardi 2 Mai, 10h10, 3ème conférence thématique pour les étudiants de l’ESCEN San Francisco, Carlos Diaz entre en scène pour deux heures d’échanges sur l’entrepreneuriat dans la Silicon Valley : leçon d’humilité et de simplicité à l’ordre du jour.
Carlos Diaz n’était là, ni pour raconter une histoire personnelle, ni pour donner un cours traditionnel sur les 5 clés de l’entrepreneuriat. « Ce que je vais vous raconter ne tient qu’à moi et vous servira de food for thought – « matière à penser » – prenez en ce que vous voulez !» Et c’est finalement beaucoup que les étudiants ont souhaité prendre de ce témoignage.
D’un profil littéraire, Carlos Diaz est devenu le « roi de l’internet en limousin » en 1995 d’après le journal local Le Populaire. À l’instar des grands de la Vallée, il monte sa première entreprise dans un placard à balais. Une agence de conseil et de création de site montée au début de l’ère numérique accompagné de son frère. Pourquoi avoir créé Reflect ? Première leçon de la matinée : il y avait un problème à résoudre! Car si il y a bien une raison de se lancer dans l’entrepreneuriat, quelque soit le lieu, ce n’est pas pour une idée ingénieuse mais bien pour résoudre un problème. « Imaginez vous un petit oiseau sur votre épaule en permanence vous chuchotant continuellement : So what ?! ». Le futur chef d’entreprise doit avant tout répondre à ce petit colibri avant de se lancer dans l’aventure.
Carlos Diaz, l’homme fécond
En 2006 Carlos Diaz est enceinte. Enceinte d’une idée qui fera de lui un papa heureux après l’accouchement de Blue Kiwi, sa deuxième entreprise. « L’homme qui entreprend est comparable à une femme en période d’ovulation. Le spermatozoïde atteint l’ovaire lorsque l’idée commence à germer ».
Carlos Diaz le dit lui-même, « je suis fondamentalement un entrepreneur ». Une fois Blue Kiwi propulsé et implanté sur le marché californien, il décide d’en partir en Août 2011 et reste à San Francisco. « Ne vous leurrez pas, ici c’est la Champions League des startups ! Si vous quittez la France et sa Ligue 1 attendez vous à jouer dans la cours des grands ! » Un challenge relevé avec succès avec la création de Kwarter en 2011 pour répondre à une perte de vitesse sensible de l’écran télévisé. La solution : redonner du sens à son utilisation en instaurant de la Gamification en multi-screen.
What’s next ?
Depuis l’arrivée des étudiants et au fur et à mesure des rencontres beaucoup de professionnels installés ici prédisent une nouvelle bulle de l’internet dans la Silicon Valley. Un chiffre assez simple explique ces prédictions : 60 000 startups se créent chaque année entre Palo Alto et San Francisco soit 170 par jour, « 90% d’entres elles échouent, 6 deviennent « successful ». (Source : Un Pigeon Anonyme).
Le Serial Entrepreneur distingue alors trois phases de l’Internet jusqu’à la prochaine :
- La première où les individus se connectaient, celle d’hier.
- La seconde, la vague sociale, où les individus se connectent entre eux. Facebook est le réseau pionnier sur ce créneau.
- Et enfin, la nouvelle vague, celle où l’utilisation d’internet progresse vers la connection des individus dans le monde réel. Quelque soit le concept, des positionnements simples comme Tinder, Airbnb ou Yelp ramènent chaque jour un peu plus de réel dans un monde de plus en plus virtuel.
Carlos Diaz conclue alors son intervention par un conseil à tous les futurs entrepreneurs de son auditoire : « l’entrepreneur est quelqu’un qui n’attend pas que ça se passe, il le fait ». À bon entendeur…